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Rendements du maïs transgénique : petite partie de ping-pong avec Stéphane Foucart.

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Rendements du maïs transgénique : petite partie de ping-pong avec Stéphane Foucart.

Il arrive que Stéphane Foucart, auteur d’une chronique hebdomadaire dans la rubrique Planète du Monde, prenne quelques libertés avec les faits. Ses récentes affirmations sur l’évolution de rendements du maïs transgéniques outre-Atlantique ont fait l’objet d’une réfutation par la lettre d’Agriculture et Environnement, publiée par Gil Rivière-Wekstein. Loin de reconnaître son erreur, qui aurait pu être mise sur le compte de la précipitation ou d’un biais de confirmation, Foucart a réagi sur Twitter d’une façon qui permet de douter de sa bonne foi.

Tout est parti d’un article de Stéphane Foucart dans le Monde du 28 octobre 2014. « Technologie n’est pas magie », nous rappelle justement le journaliste. Nous ne nous attarderons pas sur le commentaire du petit livre « vif, iconoclaste, et injustement négligé depuis sa parution en avril » dont il est question au début de sa chronique, mais sur l’exemple qu’il a choisi pour illustrer son propos :

« L’exemple des plantes génétiquement modifiées est à ce titre éloquent. Le sentiment que l’Europe a perdu gros avec son refus obstiné de ces cultures est si puissant que les apôtres de la transgénèse ne trouvent pas de mots assez durs. (..) Pour une culture comme le maïs, dont les rendements sont historiquement comparables des deux côtés de l’Atlantique, l’introduction, au milieu des années 1990, des variétés transgéniques aux États-Unis (insecticides et/ou tolérantes à un herbicide) n’a pas eu d’impact positif sur les quantités de pesticides utilisées, pas plus que sur les rendements – ceux-ci augmentent d’ailleurs plus vite en Europe de l’Ouest qu’en Amérique du Nord ! »

Bien que les transgènes introduits dans le maïs n’aient pas pour vocation première d’augmenter les rendements, cette allégation nous a paru surprenante, compte tenu des données dont nous disposions. Mais la manipulation des faits apparaît immédiatement lorsqu’on se penche sur le graphique fourni par Foucart à l’appui de cette allégation, reproduit ci-dessous (1ère figure ).

L’art foucardien de faire parler les courbes, décrypté dans Agriculture et Environnement

Il ne faut pas longtemps pour comprendre la méthode foucardienne. Ce graphique, extrait d’une étude d’un chercheur néo-zélandais(1), Jack Heinemann, a d’ailleurs été analysé et démystifié dans la lettre d’Agriculture et Environnement de décembre 2014 (2).

« (..) si la tendance calculée sur la période allant de 1960 à 2010 montre bien une croissance légèrement supérieure des rendements ouest-européens par rapport à ceux des États-Unis, c’est simplement parce que l’auteur a délibérément noyé les quinze dernières années de données postérieures à l’introduction des OGM (1996-2010) dans une série de cinquante observations.

La seule façon de vérifier les allégations du Pr Heineman consiste à diviser la série en deux périodes : avant et après l’introduction des OGM. C’est-à-dire avant et après 1996 (figure 2). Et là, les résultats sont effectivement « stupéfiants », pour reprendre les termes chers à Stéphane Foucart ! Obtenus par la même méthode de « régression linéaire », ils donnent pour la période 1960 à 1995 une progression de 1,4 q/ha par an pour l’Europe de l’Ouest, contre 1,1 q/ha pour les États-Unis. Incontestablement, l’Europe faisait mieux que les États-Unis. Or, la tendance s’inverse depuis 1996 ! La progression des rendements chute en effet en Europe de l’Ouest, avec seulement + 0,7q/ha par an en moyenne, contre +1,6 q/ha par an aux États-Unis. En clair, les gains de rendements sont divisés par deux en Europe, tandis qu’ils augmentent nettement aux États-Unis, dépassant les 1,4 q/ha que connaissait l’Europe avant 1996. »

En reprenant les données de la FAO utilisées par Heineman, on vérifie bien que depuis l’introduction du maïs transgénique , l’évolution tendancielle des rendements est nettement favorable aux USA (2ème figure): soit tout le contraire de ce qu’affirme Foucart, à la suite de Heineman ! Foucart aurait pu d’autant plus facilement se ranger aux conclusions d’A&E que l’article précisait de manière très honnête qu’« il serait tout aussi abusif d’imputer cette tendance aux seuls caractères génétiquement modifiés du maïs cultivé. La réalité́ est bien entendu plus complexe»

L’art foucardien de s’enfoncer un peu plus

Le journaliste scientifique du « journal de référence » aurait-il été victime du biais de confirmation, s’appuyant sur les données manipulées sans les vérifier par Heineman parce qu’elle confirmaient ses idées préconçues ? Il lui aurait suffi de reconnaître sa « précipitation » et de publier un correctif. Il s’en est pourtant abstenu…

Mais c’est surtout un échange sur Twitter qui nous en dit long sur l’état d’esprit de Foucart :

- Tweet d’un certain Yannick Nassol :

Pour nier une tendance, rien de tel que de la couper en rondelles. Climat, OGM, même combat : agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agr… @AEGRW
cc @sfoucart - 19 janv.

Réponse de Foucart :

@factsory @AEGRW oui c'est trop drôle. il suffit d'ajouter 2011 et 2012 (données disponibles) pour détruire ce cherry picking pathétique.

Autrement dit, Foucart n’est pas capable de reconnaître une erreur pourtant évidente, et en rajoute au point de s’enfoncer un peu plus ! Accuser A&E de cherry picking, c’est d’ailleurs particulièrement risible de la part de quelqu’un qui n’y a vu que du feu à propos de l’étude de Séralini sur le maïs NK603 et le Round-Up (3).

Incompréhension réelle, ou mauvaise foi ?

Partant de données non falsifiées, il y a deux manières de tricher en science :

1) Faire du cherry picking, autrement dit sélectionner les éléments en fonction d’une conclusion préétablie et ignorer tous ceux qui vont à l’encontre de cette conclusion. C’est la méthode Séralini, et il n’y a évidemment rien de tout cela dans l’article d’A&E.

2) Ou au contraire diluer l’information pertinente, ici l’évolution des rendements avant et après l’introduction des cultures de maïs transgénique, pour cacher la conclusion dérangeante : accélération des rendements aux USA qui adoptent massivement les plantes génétiquement modifiées, ralentissement en Europe où ces culture restent très minoritaires. C’est la méthode Heinemann/Foucart.

Distinguer les deux sous-périodes, ce n’est pas faire du saucissonnage, c’est le B A-BA de la démarche scientifique qui semble échapper à Foucart : seule cette méthode permet de voir comme évolue un phénomène lorsqu’on fait varier le paramètre auquel on s’intéresse.

Mais la réponse de Foucart trahit davantage de la mauvaise foi qu’une réelle incompréhension de la démarche : « il suffit d'ajouter 2011 et 2012 (données disponibles) pour détruire ce cherry picking pathétique », nous dit-il. Si on comprend bien, soit on accepte les courbes de Heinemann sur 1961-2010, soit on peut « couper en rondelles », mais à condition de rajouter 2011 et 2012… Pathétique !

Or, si l’article d’A&E portait sur la période 1961-2010, c’est tout simplement parce que c’était la plage temporelle choisie par Heinemann et Foucart. Mais pourquoi ajouter simplement les données de 2011 et 2012, et pas celles de 2013, elles aussi disponibles sur le site de la FAO ? On a trop peur de comprendre : 2012 est une année catastrophique pour l’agriculture américaine, à cause d’une sécheresse exceptionnelle. Cela, Foucart le sait bien, car c’est écrit dans Le Monde, et lui même y a consacré un article (4). Du fait de cette sécheresse exceptionnelle, les rendements du maïs aux USA (77Q/ha) sont les plus bas enregistrés depuis l’introduction du maïs transgénique. Une aubaine pour Foucart ! Par contre, les rendements redeviennent normaux en 2013, donc il ne les prend pas en compte. N’est-ce pas justement cela, le cherry picking ?

Une tendance plombée par une année exceptionnellement mauvaise, les résultats restent néanmoins en faveur des USA

Nous avons vérifié en quoi la prise en compte des années 2011-2012, puis 2013, modifiait les tendances. Et en effet, les résultats catastrophiques de 2012, suffisent à eux seuls ramener l’évolution tendancielle des rendements aux USA à son niveau d’avant 1996. Rien d’étonnant, la baisse de 2012 représente la moitié de la variabilité annuelle cumulée de la période précédente. Pour autant, l’évolution des rendements reste favorable aux USA par rapport à l’Europe de l’Ouest (tableau).

Et ce n’est pas tout : en 2014, les rendements, données désormais disponibles sur le site de l’USDA (5) s’élèvent à 107 Q/ha ,soit le plus haut niveau de tous les temps. Bonne nouvelle pour les agriculteurs américains, mauvaise nouvelle pour Foucart, dont on attend les commentaires avec impatience.

Conclusion

Cette petite partie de ping-pong commence à nous plaire. Foucart renverra-t-il la balle ?

Dans cet article, nous ne prétendons tirer aucune conclusion définitive à partir d’une tendance observée sur deux décennies. Les constats que l’on peut faire sont forcément fragiles, comme le démontrent la prise en compte de deux ou trois années supplémentaires. Les mais génétiquement modifiés actuellement cultivés ne sont pas forcément mieux armés contre les aléas climatiques, car telle n’est pas leur vocation. En conséquence, quelques années successives de sécheresse suffiraient à annuler l’avantage du maïs transgénique cultivé outre Atlantique par rapport au maïs conventionnel de l’Europe de l’Ouest. La réponse à cela sera dans l’introduction de plantes résistantes à différents stress climatiques , qu’elles proviennent de l’amélioration variétale classique ou de la transgénèse.

Notre soucis était tout simplement de rétablir des faits maltraités par Stéphane Foucart. Cela n’est certes pas la première fois. Mais sa réaction sur Twitter semble malheureusement indiquer qu’il agit en toute connaissance de cause, et qu’il n’est pas près de changer de méthode. La légèreté est une chose, la mauvaise foi est bien pire.

Anton Suwalki

Notes :

  1. L’article de Heinemann et la fameuse courbe consultable en ligne : http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14735903.2013.806408 - .VL9yN2NlTe0
  2. article reproduit sur le site d’A&E:

http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agronomie,53/ste%CC%81phane-foucart-ou-l-art-de,961.html

  1. une étude au « protocole expérimental particulièrement ambitieux » estimait le journaliste

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/19/un-ogm-de-monsanto-soupconne-de-toxicite_1762236_3244.html

(4) http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/07/18/une-secheresse-historique-aux-etats-unis_1735196_3244.html

http://pm22100.net/docs/pdf/presse/02_LE_MONDE/130109_2012_annee_record_catas_aux_USA.pdf

  1. http://www.nass.usda.gov/Charts_and_Maps/graphics/cornmap.pdf

Rendements du maïs transgénique : petite partie de ping-pong avec Stéphane Foucart.
Rendements du maïs transgénique : petite partie de ping-pong avec Stéphane Foucart.

François Veillerette sur Twitter: Mais non ! C'est : « Mais oui... », par Wackes Seppi

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François Veillerette  sur Twitter:   Mais non ! C'est : « Mais oui... », par Wackes Seppi

Le dernier billet de M. Suwalki, « Rendements du maïs transgénique : petite partie de ping-pong avec Stéphane Foucart » a attiré l'attention sur une source précieuse pour les analyses psychologiques et sociologiques : Twitter.

Twitter ? 140 caractères pour exprimer l'indigence d'une pensée ; 140 caractères aussi pour dévoiler l'indigence d'un caractère.

M. François Veillerette, dont le nom est étroitement associé à Générations Futures en tant que président d'icelles (ce qu'il n'est plus) ou porte-parole (ce qu'il est officiellement) et, ce qui est moins connu, d'élu d'EELV grâce au suffrage à la proportionnelle, a posté le gazouillis suivant le 23 janvier 2015 :

« L'autisme favorisé par des #pesticides omme le #glyphosate selon des chercheurs. http://www.Bio à la Une.com/fr/actualite-bio/23642/lautisme-favorise-pesticides-monsanto-pointe-du-doigt … »

Cela nous ramène donc au site Bio à la Une et à son article, « L'autisme favorisé par les pesticides, Monsanto pointé du doigt ». Le début en vaut le coup d'œil :

« La chercheuse américaine Stephanie Seneff établit une corrélation entre l'utilisation croissante du glysophate (présent dans le pesticide Round Up) et le développement de l'autisme chez les enfants américains.

"D'ici 2025, la moitié des enfants nés aux Etats-Unis seront diagnostiqués autistes". C'est le constat alarmiste que dresse le Docteur Stephanie Seneff, chercheuse au MIT (Massachussetts Institute of Technology) au laboratoire d'Informatique et intelligence artificielle.

La chercheuse a expliqué, lors d'une conférence à Groton (Massachusetts), qu'il y aurait une corrélation entre l'utilisation du glysophate (le Round Up, du groupe américain Monsanto) et le nombre d'enfants autistes aux Etats-Unis. »

On y trouve les éléments clés de la prose des marchands d'apocalypse : une affirmation péremptoire, une annonce de fin du monde, un bémol sous la forme d'un conditionnel de prudence. Et dans le titre, on trouve la généralisation aux pesticides dans leur globalité, ainsi que la référence à cette entreprise que l'on aime tant haïr dans ce milieu.

Mais on trouve aussi un élément rare dans le texte : une précision sur l'identité de l'auteur de l'affirmation. Quiconque sait lire (attentivement) se demandera quel peut être le lien entre le glyphosate (glysophate selon Bio à la Une...) et l'autisme, d'une part, et l'informatique et l'intelligence artificielle, d'autre part. L'explication est simple : la tentation de citer le célèbre MIT était trop forte ; et Mme – oups ! Le Docteur – Seneff a dérapé dans le militantisme [1]. Le glyphosate (tout comme l'aluminium adjuvant de vaccins et quelques autres substances) est devenu son obsession d'hyper-hypocondriaque. Elle lui reproche notamment de provoquer, dans l'ordre alphabétique : anorexie, autisme, Alzheimer, cancer, démence, dépression, maladies intestinales inflammatoires, maladies du foie, obésité, Parkinson, troubles de la reproduction [2].

On peut y ajouter d'autres troubles neurologiques : anxiété, schizophrénie, troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité ; et aussi l'anémie, les suicides par overdose, et les troubles du sommeil. C'est ce qui ressort de son dernier opus, « Aluminum [sic] and Glyphosate Can Synergistically Induce Pineal Gland Pathology: Connection to Gut Dysbiosis and Neurological Disease », dont on reparlera [3].. Signalons tout de même, dès à présent, que le – long – manuscrit a été reçu par l'éditeur le 17 octobre 2014, révisé le 10 novembre 2014, accepté le 10 décembre 2014, et publié le 12 janvier 2015. Du rapide...

Mme Seneff est aussi une spécialiste des corrélations et, évidemment, de la confusion entre corrélation et lien de cause à effet. Bio à la Une reproduit un de ses chefs-d'œuvre (figure ci-contre). On notera que le lien est fait avec l'emploi de glyphosate sur... les seuls maïs et soja, évidemment aux États-Unis d'Amérique... Admettons – pure hypothèse pour les besoins de la démonstration – qu'il y ait un lien de cause à effet : de toute évidence, l'effet du glyphosate ne peut pas être immédiat, ne serait-ce, par exemple, que parce que l'autisme n'est pas diagnostiqué aux premiers âges de la vie ; ou parce que le maïs et le soja récoltés l'année x ne se retrouveront dans l'alimentation qu'au mieux l'année x + I. Lla courbe des diagnostics d'autisme doit par conséquent être décalée par rapport à celle de l'emploi du glyphosate, ce qui n'est pas le cas. Cette observation présuppose évidemment qu'il y ait une exposition au glyphosate issu du maïs et du soja, ce qui représente une autre gageure. Il ne suffit pas de prétendre – au conditionnel – dans des conférences qu'il se retrouverait dans les bonbons. Ça a manifestement échappé à notre chercheuse en informatique et intelligence artificielle et à ses disciples, de conviction ou d'opportunité.

Mais ce n'est pas tout ! Pour d'autres facteurs, tels les troubles du sommeil, la corrélation est faite avec... la dose à l'hectare ! Et pour les suicides par overdose, Mme Seneff a eu l'obligeance de fournir les données antérieures à l'adoption du glyphosate... mais sans relever qu'elles contredisent sa thèse !

Les élucubrations de Mme Seneff et de ses collaborateurs de circonstance – dans ce cas Mme Nancy L. Swanson, au curriculum vitae tout aussi incongru et au militantisme tout aussi délirant [4] – ont évidemment été soigneusement mises en pièces. Le plus récemment, à notre connaissance, dans Science Blogs [5] et Genetic Literacy Project [6]. Ce fut également le cas d'une œuvre précédente, de sorte qu'un créateur d'opinion (prétendument) publique comme M. Veillerette n'a aucune excuse quand il pare Mme Seneff d'une aura de crédibilité. Mais nous anticipons...

Les deux articles précités reproduisent aussi un graphique désopilant, faisant le lien entre les diagnostics d'autisme et les ventes de produits « bio ». C'est évidemment pour démontrer l'absurdité de la démarche de Mme Seneff.

Résumons donc : Mme Marie Albessard, collaboratrice de Bio à la Une, a dû butiner sur les sites états-uniens conformes à sa religion, puis a pondu un article, après avoir bien pris soin de ne pas vérifier le fond. Dérive du journalisme... dérive du militantisme... Mais il faut croire Bio à la Une lorsqu'il fait état d'explications à lui fournies par Mme Seneff en personne. Il faut le croire aussi lorsqu'il écrit :

« 90% des cultures de maïs, soja, colza et betterave à sucre de l'industrie agro-alimentaire américaine sont traitées au Roundup. Le glysophate resterait ensuite présent dans ces aliments, même transformés (bonbons, sodas, lait ou viande - pour les animaux nourris au maïs ou au soja. »

Si, si... Ce sont les cultures « de l'industrie agro-alimentaire »... Et, par exemple, le sucre de betterave – du saccharose pur ou presque – contient cet horrible herbicide aux États-Unis d'Amérique ! Oups ! Il faut employer le conditionnel... Et vous reprendrez bien un bonbon, conditionnellement, au « glysophate »...

Mais nous nous égarons... M. Veillerette gazouille pour diffuser cette très importante nouvelle... alors que les réfutations états-uniennes des derniers délires de Mme Seneff datent de fin décembre 2014-janvier 2015. Mais bon, elles ne sont pas sur ses sites favoris... Et quand on est militant, on prend bien soin de ne pas confronter son militantisme aux dures réalités...

Or donc, M. Veillerette se fait rembarrer :

« @Veillerette @RemDumDum article paru ds revue pro bio, aucune preuve scientifique, article de termine par une vision idéologique du monde »

« @ChrRousseau @Veillerette @RemDumDum. Oui comme tj, étude sans preuve que l'on ne trouve que dans les revues écolo.Jamais de contradiction »

Que répond-il, M. Veillerette ?

« 1/2 @olivierpaysan @ChrRousseau @RemDumDum c vrai que l'article cité n'est pas une publication scientifique dont acte mais.... »

Mais... il n'est pas question de faire amende honorable, ni de lâcher une « information » aussi réjouissante !

Pensez-donc! Selon Bio à la Une, citant l'oracle du MIT, « [d]'ici 2025, la moitié des enfants nés aux Etats-Unis seront diagnostiqués autistes ». Et pour M. Veillerette, ce sont « des pesticides comme... » qui sont en cause. D'accord, « pesticides » est un mot-clé, mais quand même...

Donc, mais...

« 2/2 olivierpaysan @ChrRousseau @RemDumDum mais l'auteur à publié sur le sujet dans des revues scientifiques comme http://www.scirp.org/Journal/PaperInformation.aspx? »

Ouf ! Sauvé, le militant Veillerette ! Sauf que...

Sauf que l'article qu'il a cité – et que d'évidence il n'a pas lu – est celui dont nous avons vu ci-dessus quelques remarquables corrélations [7].

Sauf que l'éditeur figure sur la liste de Beall des « Potential, possible, or probable predatory scholarly open-access publishers », des éditeurs pour le moins sulfureux [8] [9] [10]. Il est enregistré aux États-Unis d'Amérique dans le Delaware (paradis fiscal...) mais opère à partir de la Chine [11]. Et il publie en open access (et non open source comme on a pu le lire dans la prose séralinienne) sur la base d'un financement par les auteurs [12].

Sauf que, selon l'éditeur, la revue Agricultural Sciences a un facteur d'impact fondé sur Google de... 0,67. Autant dire presque rien.

Mme Seneff a payé pour être publiée. Et M. Veillerette a pris cela pour argent comptant.

Mais qui paye en définitive ? C'est nous, le peuple français ! Car M. Veillerette est un de ces représentants autoproclamés – et cooptés par des gouvernements et des administrations qui méprisent les principes d'une démocratie représentative – de la « société civile ».

Wackes Seppi

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[1] http://people.csail.mit.edu/seneff/

[2] http://www.huffingtonpost.com/tamar-haspel/condemning-monsanto-with-_b_3162694.html

[3] http://file.scirp.org/Html/5-3000951_53106.htm

[4] http://www.abacus-ent.com/resume.html

http://gmofreewashington.com/our-experts/nancy-swanson/

[5] http://scienceblogs.com/insolence/2014/12/31/oh-no-gmos-are-going-to-make-everyone-autistic/

[6] http://geneticliteracyproject.org/2015/01/05/will-my-child-be-born-autistic-if-i-eat-gmos-a-scientists-view/

[7] Voir aussi, à propos des corrélations loufoques :

http://imposteurs.over-blog.com/2014/09/des-correlations-fallacieuses-mais-desopilantes.html

et le site :

http://tylervigen.com/

[8] http://scholarlyoa.com/publishers/

[9] http://scholarlyoa.com/2014/12/16/the-chinese-publisher-scirp-scientific-research-publishing-a-publishing-empire-built-on-junk-science/

[10] http://en.wikipedia.org/wiki/Scientific_Research_Publishing

[11] http://www.scirp.org/AboutUs/Index.aspx

[12] http://www.scirp.org/journal/OpenAccess.aspx

La végétation des zones arides et semi-arides pourrait bien résister au changement climatique

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La végétation des zones arides et semi-arides  pourrait bien résister au changement climatique

Que retenir de l’année 2014 en matière de traitement médiatique de la question du climat ?

- Outre la communication intense autour de la future Conférence des Parties de la Convention Climat qui fera de Paris le centre du Monde pendant quelques jours, fin 2015,

- L’annonce du record de chaleur planétaire pour 2014 (depuis que les mesures existent), battant , tenez-vous bien, de 2 à 4 centièmes de degré le précédent record de 2010. Qu’on soit dans l’épaisseur du trait n’empêche bien sûr pas un échauffement totalement disproportionné des esprits à ce sujet. D’autant qu’en l’annonçant dès octobre, puis en répétant le pronostic chaque mois , et en se basant enfin sur la confirmation définitive de chaque organisme international , vos journaux préférés ont pu consacrer au total une bonne dizaine d’articles pour marteler le même message, alors qu’on est pratiquement dans le non événement.

-Et bien sûr, la parution très médiatisée du dernier rapport GIEC , qui affirme une certitude accrue dans le rôle de l’activité humaine comme principale responsable du changement climatique, et maintient des prévisions de hausse globale des températures mondiales jusqu’à près de 5 degrés en 2100, avec des impacts «graves, étendus et irréversibles », si rien n’est fait pour l’endiguer.

Parmi ces impacts graves prédits, figurent ceux concernant les zones arides et semi-arides, souvent considérées comme les plus vulnérables. Ainsi Plan Bleu écrit-il à propos de la Méditerranée :

« Il est aujourd’hui largement reconnu que la région Méditerranéenne est un « hot spot » du changement climatique. Selon le GIEC une hausse des températures de 2 à 3°C est à prévoir en région méditerranéenne à l’horizon 2050, et de 3 à 5°C à l’horizon 2100. Les précipitations estivales pourraient diminuer de 35 % sur la rive sud et de 25 % sur la rive nord d’ici la fin du siècle (Giorgi, 2007). Les pays méditerranéens sont déjà confrontés à d’importants problèmes de stress hydrique, de désertification, de pertes de biodiversité et d’évènements climatiques extrêmes tels qu’inondations et sécheresses. Le changement climatique se traduira très probablement par une aggravation de ces problèmes, entrainant des pertes humaines et économiques considérables. » (1)

Les résultats surprenants d’une étude publiée dans Nature Communications…

Il est généralement admis que les espèces soumises à une dégradation de leur environnement abiotique migrent vers des zones plus favorables, et disparaitraient en l’absence de possibilités migratoires ou en cas de dégradation accélérée de cet environnement : elles n’auraient alors pas le temps de migrer. Beaucoup d’espèces végétales seraient ainsi menacées en Méditerranée.

Or une étude publiée dans Nature Communications, probablement une des plus complètes sur le sujet, vient partiellement contredire cette hypothèse (2). Les auteurs, israéliens, allemands et américains, ont étudié dans 4 sous-régions climatiques d’Israël (aride, semi-aride, méditerranéenne classique, méditerranéenne humide-cf. illustration) les réactions des végétaux à des variations de précipitations artificiellement causées, afin de coller au mieux aux hypothèses testées dans les modèles. L’expérience a été menée sur 9 ans, soit une période assez longue.

Les résultats sont assez surprenants : les changement observés des caractéristiques de la végétation , biodiversité, biomasse , densité, sont peu importants. Très peu sont significatifs. Selon les auteurs, « les communautés végétales méditerranéennes et semi-arides seraient peu affectées par le changement climatique, au moins à court et à moyen terme ».

Ces plantes, auraient ainsi une capacité d’adaptation à des changements climatiques importants et en particulier, à un stress hydrique prolongé tel que prévu dans les modèles climatiques. « La raison de cette résistance se trouve probablement dans le fait que les changements prévus dans les conditions climatiques [simulés dans l’expérience], se situent dans la «zone de confort climatique» à laquelle les espèces qui les composent sont adaptées ».

Ainsi, les écosystèmes affectés ont montré une certaine résistance, probablement due aux quantités habituellement très variables des pluies annuelles de leur région d'origine. Les changements climatiques expérimentaux, qui ont simulé une diminution de 30% des précipitations, étaient dans les limites de cette « zone de confort » naturelle de ces plantes sauvages.

… résultats passés inaperçus dans la presse

Comme il se doit, les auteurs de cette étude restent prudents : rien ne garantit que ces résultats se vérifieraient dans d’autres régions ou sur une période plus longue. Ils considèrent toutefois que leurs observations devraient être pris en compte dans les exercices de prospectives auxquels se livrent les climatologues, tout en plaidant pour de nouvelles expérimentations plus longues.

Publiée en Octobre 2014, cette étude ne pouvait pas être prise en compte dans le dernier rapport du GIEC. Mais ça n’est probablement pas pour cela qu’elle est restée inaperçue de vos médias préférés. La raison n’est pas non plus dans le caractère confidentiel de la revue Nature Communications : un facteur d’impact de 10,742, c’est tout de même pas mal…

Serait-ce tout simplement, parce que trop occupés à multiplier les articles sur l’année 2014 « la plus chaude », les journalistes scientifiques seraient passés à côté de cette étude ? Le sujet est pourtant d’une grande importance. Mais Sciences2, par exemple, n’est pas passé à côté d’une autre étude, qui vient d’être publiée dans Nature (3) : selon celle-ci, l’élévation du niveau des océans pourrait être plus rapide que celle pronostiquée par le GIEC. Ainsi, lorsqu’une étude va dans le sens d’un alarmisme renforcé, les « citoyens » sont sûrs d’en être informés. Mais lorsqu’elle produit au contraire des résultats plutôt rassurants, c’est beaucoup moins sûr.

Anton Suwalki

PS : je serais curieux de savoir quelle proportion de nos fidèles lecteurs ont entendu parler de cette étude…

Notes :

  1. http://planbleu.org/fr/activites/changement-climatique

(2) Middle-Eastern plant communities tolerate 9 years of drought in a multi-site climate manipulation experiment, Nature Communications 5, Article number: 5102 doi:10.1038/ncomms6102,

En libre accès :

http://www.nature.com/ncomms/2014/141006/ncomms6102/full/ncomms6102.html?WT.ec_id=NCOMMS-20141008

(3) http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2015/01/les-mers-montent-plus-vite/comments/page/2/#comments

Pas de consensus sur la sécurité des OGM, qu’ils disent…

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Pas de consensus sur la sécurité des OGM, qu’ils disent…

Un article (1), ou plutôt une déclaration publiée dans la revue Environnemental Sciences Europe (ESEu), relayant une pétition initiée par l’ European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility (ENSSER), affirme qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur la sécurité des OGM. En fait, la contestation du consensus porte sur les plantes génétiquement modifiées et les aliments qui en sont issus.

« le [prétendu] consensus s’avère une construction artificielle qui a été faussement entretenu à travers divers forums (sic) ».

Cette pétition a été signée par plus de « plus de 300 scientifiques et experts ».

Un pavé dans la mare ? Non, tout au plus un gravillon dans une flaque d’eau.

Plus de 300 signataires ? Bof…

La pétition en ligne affiche 313 signatures. Celles de quelques personnages très médiatisés côtoyant d’illustres inconnus. Avec de telles méthodes, il est difficile de concevoir une seule prise de position sur un sujet médiatique qui ne collecterait pas au moins 300 signatures. Savoir qui promeut ce discours « anti-consensuel » est donc plus important que le nombre de signataires en lui-même :

  • Sans surprise, les membres du CRIIGEN, Séralini, Antoniou, Vélot, etc… auteurs d’études aux lacunes rédhibitoires, dont la dernière, retirée de Food and Chemical Toxicology, a précisément été republiée par ESEu, ce même journal sans facteur d’impact qui publie aujourd’hui cette déclaration.
  • Les martyres célébrés par le mouvement anti-OGM : Pusztai, Malatesta, Chapela, Quist : l’article de ces deux derniers sur la « contamination » du maïs mexicain par du maïs transgénique » publié dans Nature en 2001 avait été retirée par le revue.
  • Arnaud Apoteker, ancien responsable des campagnes anti-OGM de Greenpeace, notamment auteur de mensonges éhontés sur le riz doré.
  • Vandana Shiva, co-auteur de l’article paru dans ESEu, dont on se demande en quoi elle est experte, à part en légendes urbaines, telles que celles des suicides des paysans indiens à cause des OGM.
  • Elena Avarez-Buylla : nos lecteurs se souviennent peut-être que celle-ci, interviewée dans le documentaire « Le Monde selon Monsanto », prétendait avoir découvert une contamination par le maïs transgénique d’espèces végétales locales, aboutissant à des mutations qui affecte leur morphologie florale. . Les images de ces espèces locales étaient en réalité des exemplaires d’Arabidopsis Thaliana, une plante modèle de laboratoireprécisément utilisée par les chercheurs pour étudier les mutations spontanées, très fréquentes dans cette plante !
  • Jack Heinemann, auteur d’une manipulation délibérée des données sur les rendements du maïs transgénique aux USA (2).
  • Charles Benbrook, auteur d’un rapport sur les plantes génétiquement modifiées financé par The Ogranic Center et Greenpeace. Un rapport, faut-il le préciser, très défavorable…(3)
  • Doug Gurian-Sherman , d’Union of Concerned Scientists, lui aussi auteur d’une étude de la même veine (4)
  • Mae-Wan Ho, dont nos lecteurs pourront apprécier les élucubrations en matière de « biologie quantique » (5).
  • John Fagan, activiste anti-OGM notoire lié au Parti de la loi naturelle
  • Peter Hinderberger , de l’ Association pour la médecine Anthroposophique , c’est-à-dire une pseudo-médecine

La liste n’est peut-être pas exhaustive ,mais on voit mal ces individus porter un regard à la fois objectif et rationnel sur la question de la sécurité des OGM. Si on ajoute à cette liste celle des personnes dont la spécialité est absolument sans rapport avec les OGM (Éducation, Anthropologie, Océanologie, Énergies renouvelables, et j’en passe), la liste des plus de « 300 scientifiques et experts » réellement qualifiés pour pourfendre le « consensus artificiel » qui règnerait sur la question de la sécurité des OGM paraît pour le moins gonflée.

De quel consensus parlent-ils ?

Comme nous l’avons dit, on procédant avec la même méthode que celle de l’ENSSER, on pourrait collecter au moins 300 signatures sur n’importe quel sujet, et donc « prouver » qu’il n’existe aucun consensus en science. Le débat en sciences n’est pas toujours tranché, et le consensus qui existe à moment donné sur un sujet n’est jamais considéré comme définitif. Un consensus artificiellement proclamé par une partie pour faire taire ceux qui ne seraient pas d’accord serait à l’évidence dangereux. Mais de quoi eux, parlent-ils exactement ?

Le consensus n’est pas un vote, c’est un processus, et il ne peut se construire qu’entre gens qui parlent le même langage, et sont capables de se mettre d’accord sur une méthode. Le consensus n’est possible qu’à partir du moment on l’accepte que l’expérience reproductible soit le juge de paix dans le débat scientifique. Le consensus qui a débouché des plus grandes controverses scientifiques a toujours, en dernière analyse, reposé sur ce juge de paix. Or, on peut évidemment douter de la capacité et/ou de la volonté de certains des pétitionnaires à accepter une telle méthode.

C’est ce qui transpire d’ailleurs de l’article publiée par ESEu : il est bien difficile d’envisager un consensus avec des adeptes du dialogue de sourds….

Dialogue de sourds

On ignore si l’article publié dans ESEu, soumis le 1er octobre 2014 et accepté le 19 décembre a fait l’objet d’une relecture par les pairs. Si tel était le cas, il s’agissait d’une relecture bien distraite : une relecture pas assez attentive, par exemple, pour relever que des références citées en fin d’article ne sont pas utilisées dans le texte (6)…

Lorsqu’on lit « une telle absence de consensus sur la sécurité [des OGM] est également mise en évidence par l'accord des décideurs de plus de 160 pays (..) d'autoriser une évaluation minutieuse au cas par cas de chaque OGM par les autorités nationales à déterminer si la construction particulière satisfait aux critères nationaux de sécurité », on comprend assez aisément l’impossibilité de la discussion. D’un côté, il y a le monde rationnel de l’évaluation au cas par cas, dans lequel eux ne voient que la preuve de l’absence de consensus. D’un autre, il y a leur approche, «la sécurité des OGM », en général qui présuppose un danger spécifique des OGM, ce qui relève a priori d’une approche irrationnelle.

Personne n’a jamais dit qu’aucun problème ne pourrait se poser avec aucun OGM. Ce qui fait largement consensus parmi les spécialistes concernés par le domaine, c’est justement une approche au cas par cas, et la vérification dans chaque cas que l’OGM est aussi sûr que son équivalent non-OGM, ne diffère de celui-ci que par le(s) transgène(s) insérés, et que les protéines codées par celles-ci ne sont pas dangereuses, par exemple, pour la santé du consommateur, animal ou humain.

Risquons un parallèle :

De nombreuses réactions chimiques produisent de l’eau.

Par exemple :

1) 2 C4H10 + 13 O2 → 8 CO2 + 10 H2O

2) 2 C2H6O2 + 5 O2 → 4 CO2 + 6 H2O

Un consensus devrait tout naturellement se dégager : l’eau dans la réaction 2) est obtenu par un procédé différent de celui de la réaction 1), dans les deux cas, il s’agit bien d’eau. Il reviendrait à la charge de celui qui rejette le consensus de prouver que l’eau de la réaction 2) n’est pas équivalente à la première. S’ils étaient à même de montrer que la géométrie des molécules est différente d’une réaction à l’autre, leur revendication serait alors légitime. Or jusqu’à preuve du contraire, il n’exsite qu’une seule configuration spatiale pour les molécules d’eau.

On est en droit d’exiger des pourfendeurs du consensus sur la sécurité des OGM le même type de preuve : à eux de démontrer ceux qu’ils présupposent, à savoir qu’en dépit de la preuve par l’équivalence en substance ou par des techniques de profilage plus fines (7), une différence importante échapperait aux scientifiques qui ruinerait l’approche traditionnelle (la plus rationnelle jusqu’à preuve du contraire) et justifierait de soupçonner a priori les OGM, quels qu’ils soient. Or, les auteurs sont incapables de citer la moindre étude qui les autoriserait à instiller un minimum de doute.

La pauvreté des arguments et des preuves

Alors finalement, qu’ont-ils à opposer à un « faux » consensus sur la sécurité des OGM ?

Concernant les risques environnementaux, les auteurs mettent en avant des faits connus et que personne ne conteste : l’apparition de résistance de ravageurs des cultures, des effets sur une faune non ciblée, l’apparition d’herbes résistantes aux herbicides associés aux plantes qui les tolèrent… Tout cela fait partie de problèmes prévisibles et prévus pour tous ceux qui comprennent les lois de l’évolution, et qui n’ont rien de spécifique aux cultures de plantes génétiquement modifiées.

Il est assez risible que l’article verse au dossier à charge un article dont la conclusion doit très certainement leur déplaire : « Cependant, les mauvaises herbes résistantes au glyphosate ne sont pas encore un problème dans de nombreuses régions du monde, et des leçons peuvent être apprises et les mesures prises pour assurer la viabilité de glyphosate. Une leçon importante est que le maintien de la diversité dans les systèmes de gestion des mauvaises herbes est cruciale pour le glyphosate soit durable. Le glyphosate est essentiel pour le présent et l'avenir de la production alimentaire mondiale, et l'action pour garantir sa viabilité pour les générations futures est un impératif mondial » (8).Nous n’irons peut-être pas jusque là, mais c’est franchement drôle.A croire que les auteurs ne sont pas capables de lire un « abstract » jusqu’au bout…

Concernant l’impact sanitaire des plantes génétiquement modifiées et des aliments qui en sont issus, les auteurs allèguent un équilibre entre le nombre de « groupes de recherche » qui concluent à la sécurité des OGM actuellement autorisés, et ceux qui soulèvent des problèmes graves. Aucune précision sur ces fameux groupes de recherche (si nombreux…) qui soulèvent ces problèmes graves… Quoi qu’il en soit, mettre en doute la sécurité des OGM sur la base des études entièrement débunkées de Séralini et al. Malatesta, ou pire encore, celle de Judy Carman (9), voilà qui apporte la preuve de l’absence totale de crédit des auteurs de l’article et des signataires. Ils n’ont donc toujours rien de nouveau à se mettre sous la dent, les pauvres.

Certes, comme l’affirme l’article, « il n’existe pas d'études épidémiologiques portant sur les effets potentiels de la consommation d'aliments GM sur la santé humaine ». Encore faudrait-il leur rappeler que l’utilité de telles études ne se justifierait qu’en cas de doutes sérieux sur l’innocuité de tel ou tel OGM. Rappelons également que tous les prétendus cas de problèmes sanitaires agités par les anti-OGM, tels que les allergies de personnes ayant mangé des tacos « contaminées » au maïs Starlink, se sont à chaque fois dégonflés comme des baudruches (10).

Et s’il n’existe pas d'études sur la santé humaine, il existe au moins le test grandeur nature concernant les animaux d’élevage qui ,aux USA, sont aujourd’hui presque tous nourris ou complémentés avec des aliments issus de plantes génétiquement modifiées. Mais là encore, les auteurs font la fine bouche, au prétexte que les études disponibles n’ examineraient que « des paramètres d'intérêt pour l'industrie alimentaire l'agriculture, tels que la production de lait et le gain de poids ». Peut-on imaginer qu’ils acceptent de reconsidérer la question à la lumière de la plus récente étude publiée sur le sujet (11) ? Il est permis d’en douter.

Alors, au final, cette pétition , un pavé dans la mare ? Non, tout au plus un gravillon dans une flaque d’eau.

Anton Suwalki

Notes :

(1) http://www.enveurope.com/content/27/1/4

(2) http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agronomie,53/ste%CC%81phane-foucart-ou-l-art-de,961.html

http://imposteurs.over-blog.com/2015/01/rendements-du-mais-transgenique-petite-partie-de-ping-pong-avec-stephane-foucart.html

(3) http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/ce-qu-agrapresse-n-a-pas-dit-au-sujet-de-charles-benbrook,588.html

http://www.enveurope.com/content/27/1/4

(4) http://imposteurs.over-blog.com/article-31975573.html

(5) http://www.isias.lautre.net/spip.php?article484

(6) Par exemple la référence n°4 : Lynas M: GMO pigs study – more junk science. Marklynas.org 2013, 12 June [http://www.marklynas.org/2013/06/gmo-pigs-study-more-junk-science/]

(7) Assessment of GE food safety using '-omics' techniques and long-term animal feeding studies, Agnes Richroch, New Biotechnology 30 (4): 349-354

Selon cette étude, l’approche en termes d’”omics” révèlent que la transgénèse a moins d’impact en termes d’expression des gènes et de composition des plantes que les modes d’obtention traditionnels.

(8) Evolved glyphosate-resistant weeds around the world: lessons to be learnt, Stephen B Powles, Pest Management Science,Volume 64, Issue 4, pages 360–365, April 2008

(9) http://www.imposteurs.org/article-judy-a-carman-le-seralinisme-fait-une-emule-en-australie-119976261.html

(10) Investigation of Human Health Effects Associated with Potential Exposure to Genetically Modified Corn ,Centers For Disease Control,USA (2001)

(11) Prevalence and impacts of genetically engineered feedstuffs on livestock populations, A. L. Van Eenennaam and A. E. Young, Journal of animal science, 2014.

Cette étude examine de nombreux paramètres qui attestent que la santé des animaux ne s’est pas dégradée depuis qu’ils sont nourris aux OGM, bien au contraire .

Solar Impulse, plus rapide que Phileas Fogg . Et alors ?

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Solar Impulse, plus rapide que Phileas Fogg . Et alors ?

Le départ ce lundi de l’avion « propre » Solar Impulse 2 pour un tour du Monde a bénéficié d’une très grande couverture médiatique. Non pas en raison de l’exploit technologique, mais à cause du message « pour la planète » qu’il véhicule. Pensez-vous, aucun carburant, mais simplement de l’énergie solaire…

Que les porteurs du projet aient réussi à réaliser un joli rêve de gosse (de riches) en trouvant des sponsors capables de mettre sur la table 68 millions d’euros, soit. Que l’avion, qui a bénéficié du conseil scientifique de la très prestigieuse École polytechnique fédérale de Lausanne, soit ce qu’on peut imaginer de plus abouti dans le domaine, c’est sans doute vrai. L’imposture est dans le message politique qui accompagne cette aventure : « Nous voulons partager notre vision d'un avenir propre », a déclaré lundi Bertrand Piccard, l’un des deux pilotes, en soulignant que cette mission devait contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par la promotion de « nouvelles technologies vertes ». Que ne dirait-on pas pour justifier un joujou à 68 millions d’euros ! Peut-on envisager des avions de ligne volant un jour sans carburant ?

Le secrétaire général de l’ONU semble croire à cette fable, en saluant « leur audace et leur détermination (qui) vont nous propulser vers un avenir plus écologique ».

Or, l’exploit, incontestable, apporte en même temps la preuve de l’inverse : cet avion n’est en rien le prototype de l’avion du futur. Près de deux siècles après la découverte de l’effet photovoltaïque , et après douze ans de recherche mobilisant la crème des ingénieurs, il est acquis que l’énergie solaire ne peut jouer aucun rôle dans l’aviation. Sauf découverte majeure , par nature imprévisible, de nouveaux matériaux peu couteux à produire et capables d’accroitre considérablement le rendements des cellules photovoltaïques, ou en matière de stockage de l’énergie.

Vive le covoiturage…et le coavionnage : l’ A380 vs Solar Impulse

Solar Impulse, qui a à peu près l’envergure d’un airbus A380, pèse le poids d’une voiture, s’extasie-t-on. Seulement, un A380 peut transporter jusqu’à 850 passagers à plus de 900 km/h , avec une consommation de kérosène très modérée (environ 3l/100 km/passager(*)). En comptant les escales de ravitaillement, un tel avion peut facilement parcourir les 35.000 km du périple prévu pour Solar Impulse en moins de 2 jours. Solar transportera un seul passager, le pilote de l’avion, et mettra 25 jours pour parcourir ces 35000 km.. Certes, il font mieux que Phileas Fogg…Mais le rapport d’efficacité (capacité X vitesse) est de l’ordre de 1 à 10.000 en faveur du très gros porteur d’Airbus. Ajoutons les 631 kg de batteries (à peu près 8 fois le poids de son seul passager )dont a besoin Solar Impulse pour que l'avion puisse voler,la nuit.,

Avouons qu’il est impossible de croire que dans les limites de l’horizon concevable, ce type d’avion « propre »pourrait concurrencer les avions « sales » qui transportent chaque jour plus de 9 millions de passagers dans le monde (**).

Anton Suwalki

Références :

Le site du projet :http ://www.solarimpulse.com

Solar Impulse sur le site de l’EFPL : http ://discovery.epfl.ch/solar-impulse

Crédits Infographie : http ://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/l-avion-solar-impulse-2-debute-son-tour-du-monde-653895

(*)http://fr.wikipedia.org/wiki/Airbus_A380#Caract.C3.A9ristiques_techniques

(**) http://www.air-journal.fr/2015-02-09-trafic-aerien-en-2014-33-milliards-de-passagers-selon-liata-5135785.html

Le glyphosate, le CIRC, et le cirque propagandiste

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Le glyphosate, le CIRC, et le cirque propagandiste

Le glyphosate « probablement cancérogène ».

Dans la revue Lancet Oncology, l’International Agency for Research on Cancer (CiRC en français) annonce avoir statué sur la cancérogénicité de 5 produits utilisés en agriculture, dont le célèbre glyphosate (1). Ce dernier ayant été classé par l’agence comme « probablement cancérogène » (catégorie 2A), la nouvelle a immédiatement fait le tour de la presse et de la toile. Si la communication s’est uniquement focalisée sur le glyphosate, ça n’a pas par hasard : le glyphosate est l’herbicide le plus vendu au monde, et surtout, il est associé à un grand nombre de plantes génétiquement modifiées tolérantes à ce produit. Qui plus est, bien que tombé dans le domaine public depuis 15 ans, le glyphosate reste indéfectiblement associé à la firme Monsanto qui l’a mise au point sous le nom de RoundUp. On comprend dès lors que les mouvements anti-OGM s’empressent de relayer la nouvelle… Peu importe la portée réelle de l’évaluation de l’CIRC.

Pourquoi des divergences entre le CIRC et les agences sanitaires ?

Pour comprendre pourquoi le CIRC a classé le glyphosate comme probablement cancérogène, il faut -pour l’instant- s’en tenir au quelques 260 mots concernant le produit dans l’article publié dans Lancet Oncology.

La catégorie 2A correspond aux substances pour lesquelles il existe des preuves suffisantes de cancérogénicité en laboratoire, ainsi que des indices de cancérogénicité chez l’homme, sans preuve suffisante.

Jusque là, pas de quoi fouetter un chat. De nombreuses molécules sont classées en catégorie 1 (cancérogène certain) par l’CIRC sans que l’on s’en inquiète, au-delà de certaines populations ou professions spécifiquement exposées.

Il convient d’essayer de comprendre pourquoi l’évaluation du CIRC diverge des avis jusque là formulés par les agences sanitaires de nombreux pays. Le court passage consacré au glyphosate dans l’article précité ne référence que 4 études, ce qui est bien peu par rapport à la littérature existante sur le sujet. L’article met en avant des preuves sur les animaux de laboratoire, et des résultats contradictoires concernant l’homme, en particulier le risque accru de lymphome non hodgkinien. Le papier référence une étude de Ros et al. parue en 2003, mais pas une étude ultérieure du même auteur parue en 2005 portant sur plus de 57000 utilisateurs du glyphosate (2) : selon celle-ci, l’exposition au glyphosate n’était pas associé avec l’incidence du cancer , toutes catégories confondues. Une seul lien significatif était signalé pour les myélomes multiples, qui représentaient moins de 2% des cancers diagnostiqués.

Selon des commentaires cité dans Nature (3), “les évaluations du CIRC sont généralement très bonnes, mais les preuves citées [dans le cas du glyphosate] (m’) apparaissent un peu minces ».

Mais la démarche du ’CIRC est différente de celles des agences sanitaires, ainsi que l’explique ce commentaire paru dans Nature. Le CIRC a ici identifié une source (« probable ») de cancer, mais il ne rentre pas dans ses attributions de quantifier le risque qui lui associé, compte tenu de l’exposition à cette source, ce qui est du ressort des agences sanitaires.

Comment Le Monde réinterprète la nouvelle

Sous la plume de Stéphane Foucart, Le Monde semble avoir renoncé à traiter de manière sérieuse tout ce qui a trait aux pesticides et autres produits maléfiques inventés par la chimie. Au point de relayer récemment l’étude clownesque de Générations futures sur les résidus de pesticides dans les cheveux de… 28 parisiennes et banlieusardes (4).

A l’occasion de la communication du CIRC, le journaliste sort la grosse artillerie (5). A commencer par le titre : « Le désherbant Roundup classé cancérogène ».

-Le glyphosate devient RoundUp, ce qui permet de suciter le réflexe pavlovien chez le lecteur, RoundUp = Monsanto

et le probablement cancérogène devient… cancérogène. Pourquoi s’embarrasser de nuances, quand on sait que bien des lecteurs ne lisent qu’en diagonale et ne retiendront que le message conentu dans le titre ?

Selon l’avis de Foucart : « c’est la troisième substance épinglée, le glyphosate, qui donne son caractère singulièrement explosif à l’avis rendu par le CIRC ». S’il écrit cela, c’est parce qu’il sait parfaitement que l’avis du CIRC va être agité comme un épouvantail par les militants anti-OGM et anti pesticides, lui même s’empressant d’apporter sa contribution à ce phénomène parfaitement prévisible. « Ce n’est donc pas une simple substance chimique dont l’innocuité est mise en cause par le CIRC, mais la pierre angulaire de la stratégie du secteur des biotechnologies. La grande majorité des plantes génétiquement modifiées (PGM) mises en culture dans le monde sont en effet conçues pour pouvoir absorber cet herbicide sans péricliter, permettant ainsi un épandage direct sur les cultures pour désherber les surfaces cultivées ».

Nous sommes d’accord sur ce point : Le glyphosate, dont la production n’est plus couverte par un brevet, ne représente en lui-même qu’un enjeu mineur pour les grandes firmes, à commencer par Monsanto qui l’a mis au point. C’est bien son association avec des plantes génétiquement modifiées tolérantes qui en font un produit « stratégique ». Et c’est bien pourquoi ce produit, qui présente un meilleur profil toxicologique que d’autres herbicides, est au cœur des campagnes de dénigrement anti-OGM (6). L’avis de l’CIRC est donc du pain bénit pour elles.

A toutes fins utiles, Foucart vous indique qui sont les méchants….

C’est aussi du pain bénit pour le journaliste qui se risque à prévoir une « carrière » toute tracée pour le glyphosate : « la catégorie 2A – c’est-à-dire « cancérogènes probables » –, [est le ] dernier échelon (sic) avant la qualification de « cancérogène certain ». Comme s’il était inéluctable, au « bénéfice de l’ancienneté », que le produit soit « promu » en catégorie 1 !

Les avis du CIRC sont « purement informatifs, [ils] n’ont pas valeur réglementaire », écrit Foucart, avant d’opposer cet organisme aux instances européennes chargées d’évaluer les risques. Nous nous contenterons de rappeler que, pas plus que ceux du CIRC, les avis de l’EFSA ou de tout autre agence sanitaire n’ont de valeur réglementaire. Ces sont des… avis, sur lesquels les gouvernements s’assoient d’ailleurs régulièrement.

Indépendamment de la valeur de l’analyse du CIRC sur le glyphosate, le Monde rappelle utilement les différences de démarches (7) qui pourraient expliquer que cette classification du CIRC n’aient pas ou peu d’influence sur les futurs avis rendus par les agences sanitaires.

Malgré cette mise au point, la grille de lecture habituelle du journaliste reprend vite le dessus : en toute innocence, celui-ci vous aide à vous forger votre opinion. Et les choses sont simples, terriblement simples : d’un côté il y a le CIRC, vertueuse et évidemment au-dessus de tout soupçon, de l’autre les agences sanitaires, dont le journaliste tente de discréditer par avance les avis : « Les experts allemands (8) et européens ne pourront pas ignorer l’avis des experts du CIRC, pas plus que d’autres travaux récents sur des risques autres que le cancer. Mais l’interdiction du glyphosate, réclamée par plusieurs ONG, n’est pas pour demain. Un vieux routier de l’évaluation des risques en veut pour présage la composition « particulièrement intéressante » du groupe d’experts « Pesticides » de l’agence allemande : le tiers des membres du comité sont directement salariés… par des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies ! ».

On ne saura pas qui est le « vieux routier de l’évaluation des risques ». On vérifie bien qu’il y 3 salariés « directs » des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies (9) dans le panel allemand. Mais les plantes génétiquement modifiées commercialisées par les firmes dont ils sont salariés sont en quasi-totalité des plantes tolérantes à d’autres herbicides que le glyphosate (en particulier le glufosinate dans le cas des plantes développées par Bayer Crop Science). Au-delà de l’insinuation désobligeante pour ces individus comme pour les autres membres de l’institut allemand, on voit mal en quoi il y aurait, dans ce cas précis, un conflit d’intérêt motivant les salariés « directs » des biotechnologies à s’opposer à l’interdiction du glyphosate.

Mais Foucart adopte la même stratégie que les « ONG » qui réclament l’interdiction du glyphosate. Faire peser systématiquement le soupçon sur tous ceux qui pourraient ne pas donner leur caution à l’interdiction d’un produit, qu’aucun élément publié jusqu’à présent ne justifie sur le plan sanitaire.

Anton Suwalki

PS un peu hors sujet, mais un peu dedans tout de même: je suggère à nos lecteurs cet article publié par Agriculture et environnement, assez édifiant sur les méthodes prisées par le célèbre journaliste.

http://agriculture-environnement.fr/a-la-une,6/article/la-gue%CC%81rilla-judiciaire-du-lobby-vert

Pour l’affaire qui concerne Imposteurs, je ne peux en dire plus avant la fin de l’instruction.

Notes :

(1) Carcinogenicity of tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon, and glyphosate

Lancet Oncol 2015, http://dx.doi.org/10.1016/

S1470-2045(15)70134-8

(2) Cancer Incidence among Glyphosate-Exposed Pesticide Applicators in the Agricultural Health Study Environ Health Perspect. 2005 Jan; 113(1): 49–54.

doi: 10.1289/ehp.7340

(3)http://www.nature.com/news/widely-used-herbicide-linked-to-cancer-1.17181

(4) http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/12/une-vingtaine-perturbateurs-endocriniens-dans-les-cheveux-des-parisiennes_4592646_3244.html

(5)http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/25/le-desherbant-roundup-classe-cancerogene_4600906_3244.html

(6)http://imposteurs.over-blog.com/article-herbicides-glyphosate-roundup-ogm-seralini-par-wackes-seppi-110905545.html

(7)« Nous ne faisons pas de l’évaluation des risques mais de l’identification des risques, rappelle-t-on au CIRC. Notre avis ne dit pas si la population générale court un risque du fait de telle ou telle substance, cela c’est le travail des agences de sécurité sanitaire. »

(8)la révaluation du glyphosate a été confié à l’institut allemand Bfr.

http://www.cera-gmc.org/GMCropDatabase

(9) http://www.bfr.bund.de/en/members_of_bfr_committee_for_pesticides_and_their_residues-189322.html

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La COP 21, késako ? Il s’agit de la « 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ». Vous n’êtes pas plus avancé ? Le site gouvernemental nous en dit plus (1) : « [elle] va rassembler près de 40 000...

La biodynamie est une pseudoscience

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Certains commentaires, postés à la suite de notre article sur l’expérience menée par GE Séralini et J Douzelet, appellent à faire une mise au point sur la biodynamie, à partir notamment du texte posté par « un physicien ». Un document édité par le Mouvement...

Pour votre bien : le sénat pourrait vous interdire de lézarder sur les plages

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Le Sénat contre le paquet de cigarette neutre de Marisol Touraine… En Septembre 2015, le Sénat a rejeté à une très large majorité le paquet de cigarette neutre proposé par Marisol Touraine dans son projet de loi santé (1). Du côté de Marisol Touraine,...

La « diversité intellectuelle » vue par les anti-OGM

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Dans son dernier numéro, Inf’OGM prétend carrément avoir démasqué un forum pro-OGM qui s’est tenu au Cameroun en Septembre (1). Entre autres « scandales » : « Partenaire du forum : le semencier biotech Bayer ». En même temps, dans la mesure où les essais...
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